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Celle là elle fera date !
La plus longue chronique du monde, enfin diffusée dans le monde entier !!!
J’en reviens pas ! lisez là en plusieurs étapes, pour bien apprécier !!!
Achats pour la bibliothèque de Diourbel :
Je suis entrain de lire le livre de Alan Paton, "Pleure, ô pays bien-aimé", roman de 1948.
A. Paton est un écrivain sud-africain né à Piertermaritzburg en 1903. Professeur puis directeur d'une école pour jeunes délinquants,
il milite pour une politique libérale en Afrique du Sud alors que l'accession au pouvoir du docteur Malan précipite le pays vers
le totalitarisme racial.
Tout au long de sa carrière, le pouvoir pro-appartheid mettra tout en oeuvre pour entraver son action en faveur des classes déshéritées.
"Pleure, ô pays bien-aimé" est une peinture très vive des tensions que traversait le pays déjà dans les années 30 et 40.
En suivant le pasteur Stephen Koumalo à Johannesburg dans sa recherche des membres perdus de sa "tribu" familiale, nous voilà
au fil des pages pris comme dans un filet dans les différentes problématiques de la société sud-africaine.
Ce roman est également une source de réflexion pour qui s'intéresse de près ou de loin au destin de l'Afrique.... C'est le devoir
du Juge de rendre la justice, mais c'est au Peuple seul qu'il incombe d'être juste. Par conséquent, si la justice n'est pas juste,
il ne faut pas en blâmer le Juge mais le Peuple, c'est-à-dire les blancs, car ce sont les blancs qui font la Loi.
J'ajoute pour l'anecdote que j'ai ce livre dans ma bibliothèque depuis l'âge de 15 ans. Et je me demande bien ce que j'avais pu
en comprendre à cette époque-là !
Moralité : faites suivre les livres tout au long de votre vie. Si ça n'est pas aujourd'hui, c'est demain, ils finiront toujours par
vous "dé-livrer" un jour leur message !
Un petit extrait pour mettre en appétit :
(C'est Msimangu, hôte de S. Koumalo, qui parle)
"... Parce que les blancs ont le pouvoir, nous aussi nous voulons le pouvoir, dit-il. Mais quand un noir atteint au pouvoir,
quand il a de l'argent, c'est un grand homme à condition qu'il ne soit pas corrompu. J'ai vu trop souvent cela. Il recherche
le pouvoir et l'argent pour faire justice et réparer les torts, mais quand il les a, il profite tout simplement de son pouvoir
et de son argent. Maintenant, il peut se donner du plaisir, maintenant il peut se procurer l'alcool des blancs, il peut parler
à des milliers de gens et les entendre l'applaudir. Il y en a parmi les nôtres qui pensent que si nous avions le pouvoir nous
nous vengerions des blancs, mais notre pouvoir se corrompt et est sans force. C'est une chose que la plupart des blancs ignorent
et ils ont peur de nous voir atteindre au pouvoir.
Il s'arrêta comme pour réfléchir à ce qu'il venait de dire.
- Oui, c'est vrai, le pouvoir corrompu est sans force. Il n'y a qu'une chose qui soit d'un pouvoir absolu et c'est l'amour.
Parce que, lorsqu'un homme aime, il ne cherche pas le pouvoir, il l'a. Je ne vois qu'un espoir pour notre pays et il sera
réalisé quand les hommes blancs et les hommes noirs, n'aspirant ni au pouvoir ni à l'argent, désirant seulement le bien de
leur pays, s'uniront pour y travailler.
Il se tut, songeur, puis reprit d'un air sombre :
- Je ne redoute qu'une chose dans mon cœur, c'est que le jour où ils se mettront à aimer ils s'aperçoivent que nous nous sommes mis à haïr.
...De l'or, de l'or, de l'or! Le pays va redevenir riche. Les actions sont montées de vingt shillings à cent, tendez-vous compte et remerciez Dieu.
Il y a des gens, à vrai dire, qui se montrent beaucoup moins enthousiastes... Ces gens éloquents et, pour ainsi dire, sans pouvoir financier,
parlent le plus souvent au sein de petites associations comme les clubs de gauche, les organisations religieuses et autres sociétés de ce
genre qui proclament la charité et la fraternité universelle. Ils écrivent aussi et, le plus souvent, dans de petites feuilles qui
s'appellent La Société Nouvelle ou L'Humanité en marche...
... Hé bien, il y a de ces gens qui prétendent qu'il aurait mieux valu que les actions restassent à vingt shillings, et que la différence
de quatre-vingt shillings eût servi, par exemple, à financer de grands travaux afin de combattre l'érosion et ce sauver la terre de ce pays.
Il aurait été bon également d'en consacrer une partie à subventionner les clubs de jeunes gens et les clubs de jeunes filles et ces
centres d'assistance sociale, et à construire de nouveaux hôpitaux. Plutôt que ce laisser coter si haut ces actions, dit-on encore,
il aurait mieux valu augmenter le salaire des mineurs..." Fin de la citation"
Mon avis, c'est qu'il y a dans ce roman-là quelques pages d'une ironie assez mordante sur la logique financière capitaliste qui
laisse rêveur lorsqu'on réalise que ce roman date de la fin des années 50 et a été écrit dans l'Afrique du Sud de l'Appartheid !
Le capitalisme aurait-il partout et de tout temps le même visage?
Le livre part demain samedi 14 novembre, comme une graine semée au vent...
Vivent les lits et ratures!
Bises à toutes et à tous!
Le livre est semé de quelques pépites de ce tonneau-là au sujet du pouvoir et de l'idée de justice sociale.
Je l'envoie à nos amis de Diourbel d'ici quelques jours.
Quatre autres promesses supplémentaires de livres que je n'ai pas encore lus et que j'ai trouvé dans l'étal du bouquiniste
au marché du samedi à La Grand-Combe.
1- "Le Papalagui" (Les étonnants propos de Touiavii, chef de tribu, sur les hommes blancs) d'un certain Erich Sscheurmann,
écrivain allemand né à Hambourg en 1878. Le livre est paru en 1920.
L'action a pour cadre les îles Samoa, situées dans l'archipel polynésien. Vous me direz : rien à voir, donc avec l'Afrique, mais je
vous rétorquerai du tac au tac que le regard d'un chef de tribu, fût-elle de Polynésie, sur le colon blanc me semble avoir
de fortes chances d'intéresser vivement nos amis africains de Diourbel, qui sauront forcément mieux que nous de quoi il en retourne.
Et toc !
2- "Un été africain" de Mohammed Dib, auteur algérien né à Tlemcen en 1920. Le roman date de 1959.
3- "Place des fêtes" de Sami Tchak, écrivain togolais. Un roman dont la quatrième de couverture nous assure qu'à la
"Place des fêtes, y a la joie, toujours y a la joie !"
Que demander de plus?
4- "Mammo", de Pascal Béjannin, né à La Réunion où il enseigne dans un lycée les sciences de la vie et de la terre. Mammo est son
premier roman.
Début de la lettre de l'auteur accompagnant l'envoi de son manuscrit :
"Madame, Monsieur,
Mammo, c'est :
- l'histoire d'un jeune garçon né avec un particularisme qui peut lui suggérer un destin hors du commun;
- l'histoire de son aventure à travers l'Éthiopie d'Haïlé Sélassié au moment de la colonisation italienne durant la Seconde Guerre mondiale;
- l'histoire de mon premier roman aussi.
Si ce récit attire votre attention, je serai comblé..."
Et l'éditeur d'ajouter à la suite de cela:
"Mammo, roman intime et historique, comblera l'attente des lecteurs attentifs à la naissance de nouveaux talents.
De ces quatre livres, vous aurez de mes nouvelles prochainement, avant leur départ pour Diourbel.
Allez, bises à tous, et soyez bons, qu'on soit pas embêtés...
Daniel
Demain partira aussi "Un été africain". L'auteur est né à Tlemcen, en 1920.
Le hasard a voulu que ce roman date lui aussi de 1959, tout comme "Pleure, ô pays bien-aimé" dont je vous ai déjà entretenu
à travers des mails à épisode.
Disons-le tout net, l'oeuvre n'a pas la même densité ni la même force que celle d'Alan Paton et si cette histoire qui se déroule
dans une Algérie occupée par la France manque nettement de style et d'inspiration, il y a quelques bons passages sur l'absurdité
et la cruauté du colonialisme.
Il s'agit en fait et surtout de portraits quelque peu superposés les uns sur les autres et qui donne une sorte de "panoramique"
sur un peuple dont l'histoire se retrouve un temps en suspens entre servitude et espoir d'une libération.
À bientôt pour une petite chronique sur un petit livre pas piqué des vers : "Le Papalagui" ( les étonnants propos de Touiavii,
chef de tribu, sur les hommes blancs).
Daniel VILLANOVA
Va enfin partir cette semaine à la BP 427 "Ce que murmurent les collines" de Scholastique Mukasonga
(Prix Renaudot 2012 pour son livre Notre-Dame du Nil)
C'est un recueil de 6 nouvelles rwandaises tirées de contes de tradition orale. On y découvre les différents peuples
(Tutsi, Hutu, Pygmée...), leurs implantations, leurs rôles spécifiques dans la région, leur cohabitation, puis, l'arrivée des belges...
Mais avec beaucoup de poésie.
..." Au-delà de l'Akanyaru, c'est le Burundi. Il n'était pas question de descendre jusqu'à la rivière. Maman interdisait à tous
ses enfants, même aux garçons intrépides, de dévaler le versant de peur de nous voir rouler jusqu'au bas de la pente où nous
attendaient, tapis dans les papyrus, crocodiles et hippopotames, les uns pour nous dévorer, les autres pour nous écraser,
sans compter, ajoutait-elle, les bandits venus du Burundi qui se cachaient dans les marais de la berge et guettaient
les enfants imprudents pour les enlever dans leurs pirogues, et les vendre, à Ngozi, à Bujumbura, aux Sénégalais qui faisaient
commerce de sang humain."...
Ce fut une découverte et un réel plaisir de lecture.
Jeannie
Latérite de Eva Vermeerbergen (peintures, dessins, photos) et Bruno Alberro (Textes, photos) projet Ululle.
La résidence d'artistes "Waaw" à Saint-Louis du Sénégal a accueilli en novembre 2013 Eva et Bruno. En marge de leur résidence,
tous deux sillonnaient la ville coloniale. Leurs déambulations quotidiennes, leurs rencontres, leurs découvertes et leurs aspirations
se sont traduites en mots et en images. Les photos de ce carnet de voyage sot des instantanés, ouvrant sur cette cité, nostalgique de
sa splendeur passée.
"Latérite
Terre rouge où se pose le pied des enfants,
Terrain de football crevassé, des visages ravis,
Socle d'un continent où se bâtit la famille,
Scène du quotidien,
où le sourire et l'accueil
Effacent l'apparente misère.
part à la PB 427 cette semaine
Jeannie
J'ai envoyé ce matin à Diourbel " rhapsodies fluviales " d'Hamidou Sall, poète sénégalais et proche de Senghor.
C'était une promesse de..........juillet 2013 ! Mais mieux vaut tard que jamais.
@+
Christian
Demain partira "Mammo" de Pascal Béjannin, né à La Réunion, et dont c'est le premier roman (publié en 2005 par nrf/Gallimard,
dans sa collection "Continents noirs").
Le roman raconte l'histoire de Mammo, enfant d'Éthiopie, albinos, et de son aventure en forme de quête à travers l'Éthiopie
d'Haïlé Sélassié, le "roi des rois", au moment de la colonisation italienne durant la seconde guerre mondiale.
Une belle histoire bien menée, des personnages forts, que l'on suit allègrement malgré la dureté des temps décrits.
Daniel VILLANOVA
Nouvel envoi ce matin : un livre d'art sur l'Egypte ancienne.
Une personne anonyme a donné ce livre sur l'art égyptien a l'association " Babu, pour les enfants de l'Inde". Cette association,
qui gère un orphelinat près de Pondichery récupère des livres neufs ou d'occasion et organise à l'Isle sur sorgue des bourses aux
livres. L'argent récolté sert pour la scolarisation de jeunes orphelines.
C'est donc l'histoire d'un livre solidaire qui rapportera quelques euros à cette association et qui ensuite va rejoindre
la bibliothèque solidaire de Diourbel .
Christian Kergosien
Arrivage :
254) Le chant de l'eau de A. Hampâté Bâ, J-G Badaire (Bidon V)
Promesses :
269) Pleure, ô pays bien-aimé d’Alan Paton (AFS) (Daniel V)
270) Le Papalagui d’Erich Sscheurmann (Daniel V)
271) Un été africain de Mohammed Dib (Algérie)(Daniel V)
272) Place des fêtes de Sami Tchak, (Togo)(Daniel V)
273) Mammo de Pascal Béjannin, né à La Réunion (Daniel V)
274) Latérite de Eva Vermeerbergen et Bruno Alberro (Jeannie P)
275) livre d'art sur l'Egypte ancienne (Christian Kergosien)
Celle là elle fera date !
Je rappelle l’adresse de la bibliothèque:
Habib KANE
BP 427
Diourbel, Sénégal
Au tarif « Livres et brochures »
http://bidon5.chez.com/